Je suis ravi de partager avec vous cet incroyable article de Downbeat ! Ce fut un honneur de me produire au Studio TD avec le légendaire saxophoniste ténor, Jerry Bergonzi. Notre nouvel album, Les Esprits Oubliés, est quelque chose dont je suis extrêmement fier – un travail d’amour et de passion. Plongez dans cet article pour avoir un aperçu de notre processus créatif et de notre performance. 🎷🎵

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(en francais)
C’était une évidence de commencer à 6 heures au Studio TD, une vaste salle à colonnes sous le quartier général du festival, pour entendre le maître local du saxophone alto Rémi Bolduc s’associer au héros du ténor de Boston Jerry Bergonzi, interprétant le répertoire de leur superbe nouvelle sortie Les Esprits Oubliés, avec une section rythmique de premier plan composée du bassiste Ira Coleman, du batteur Jim Doxas et de la pianiste Marie-Fatima Rudolf, tous collègues de Bolduc au département de jazz de l’Université McGill de Montréal. Ils ont joué “Game Over”, un morceau au rythme moyen funky qui faisait référence aux héritages harmoniques de Woody Shaw et Joe Henderson ; la piste titre du nouvel album, une ballade qui a commencé par un solo réfléchi et lustreux de Coleman ; et un contre-fact swingant à la Tristano intitulé “In Love Like Someone” sur lequel le solo branché de Rudolf offrait des tremplins pour que les saxophonistes puissent canaliser Lee Konitz et Warne Marsh dans leurs argots respectifs (Bolduc et Rudolf le jouent en duo sur l’album).
Bolduc, 61 ans, est un improvisateur très lettré et inspiré qui a téléchargé sur YouTube des dizaines et des dizaines de transcriptions de solos de Charlie Parker et de nombreux autres saxophonistes (y compris Bergonzi) ; chacun de ses solos incarnait son assimilation de la phraséologie vertigineusement surnaturelle de Parker. Lui-même un éducateur distingué depuis le début des années 80, Bergonzi, 75 ans, a joué avec une vigueur inépuisable, mettant en valeur ses idées harmoniques originales, son ton riche en textures et sa sensibilité narrative.
Par Ted Panken | 5 Juil. 2023

 

Découvrez cet excellent article de LondonJazzNews à propos de mon concert avec Bergonzi lors du Festival International de Jazz de Montréal. Le spectacle a eu lieu au Studio TD le 29 juin 2023, et comprenait mes compositions originales interprétées au saxophone alto, avec Jerry Bergonzi au saxophone ténor, Marie-Fatima Rudolf au piano, Ira Coleman à la basse, et Jim Doxas à la batterie. L’article a été écrit par Sebastian Scotney.

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Je suis extrêmement honoré et ravi de partager une critique  de l’éminent Scott Yanow, parue dans le LA Jazz Scene, pour mon dernier CD, ‘Les Esprits Oubliés.’

Yanow brosse un tableau évocateur de ma musique, me décrivant comme un “virtuose avec un son individuel propre à lui-même et un style aventureux plein de passion.” Être reconnu pour mon style unique et la passion que je mets dans ma musique est incroyablement valorisant. Je prends ses mots comme un compliment et un défi : continuer à repousser les limites de ma musique et rester fidèle à mon son individuel.

Merci à tous pour votre soutien constant. De tels mots d’encouragement renforcent ma motivation et mon dévouement envers ma musique. Restez à l’écoute pour plus de mises à jour et de prochaines performances ! 😊

 

Lire la critique originale

De Rémi Bolduc, saxophoniste alto, on a toujours apprécié son souci appuyé pour la constance. « De-que-cé de la constance de quoi, par rapport à quoi ? », se demandera le vieux La Palice, trouble-fête en chef . Chez lui ou en lui, c’est au choix, la constance s’est toujours conjuguée avec l’exigence. Par rapport à lui, à son art, et bien évidemment par rapport à ses accompagnateurs.

Ces jours-ci, le sieur Bolduc propose un nouvel album intitulé Les Esprits oubliés. Signe énorme de l’exigence évoquée, pour mener à bien cette dernière aventure il a fait appel à des cracks qui sont les jumeaux des gros calibres : Ira Coleman est venu de New York sa contrebasse dans les bras, Jim Doxas est aux baguettes, une pianiste inconnue qui possède un touché confondant et qui s’appelle Marie-Fatima Rudolf et enfin comme surtout Jerry Bergonzi qui est au ténor le complément d’objet direct de Sax Colossus dit Sonny Rollins au civil. Rien de moins !

Avant de décliner, faut chatouiller un petit peu les entrailles de l’histoire pour mieux souligner en quoi cet album se distingue. C’est bien simple, les enregistrements mettant en vedettes deux saxophonistes sont aussi rares qu’une nappe de pétrole sur le plateau du Machu Picchu. Bien.

Mais encore, a quémandé Zazie ? Dexter Gordon s’est prêté plus fréquemment à cet exercice que d’autres. Avec Teddy Edwards et Wardell Gray d’abord, Johnny Griffin et Booker Ervin ensuite. Dans le cas de Griffin, celui-ci avait fondé un quintet ayant connu du succès avec l’autre ténor des ténors qu’était Eddie Lockjaw Davis. C’est à peu près tout.

Plus haut, on a souligné que Bergonzi était l’héritier direct de Rollins car il y a chez lui cet alliage de vélocité et de tension qui est pour beaucoup dans la densité qui fait de ces Esprits oubliés un sacré album. Peut-être faut-il confier que Bergonzi est ce qu’on appelle un « Musician’s Musician ». Bien de ses collègues de Boston où il est un professeur très réputé et de New York comme de Chicago considèrent qu’au ténor Bergonzi est un maître. Tout simplement.

À la contrebasse, Ira Coleman déploie un jeu qui fait penser au caméléon. Dans tous les genres ou styles, il s’avère un avocat de la fluidité. Cela découle peut-être du fait que chez lui, l’état de sa citoyenneté est particulièrement … fluide. Il est né en Suède d’une Suédoise et d’un père américain, mais il a grandi en France et en Allemagne avant d’étudier aux États.

À la batterie Doxas est ce qu’il est toujours : aussi solide que le rock. Pas celui des calanques marseillaises, mais bien celui de Gibraltar. Soit imposant, impérial. Quant à la pianiste Marie-Fatima Rudolf, elle est la grande découverte de cet album. Son touché, son doigté, son sens du rythme, nous a fait penser plus d’une fois au plus méconnu des pianistes modernes : Don Pullen. Et comme …

Et comme Pullen fut le dernier des grands pianistes à avoir accompagné LE géant du jazz, Charles Mingus évidemment, on tient à dire combien la pièce intitulée Game Over nous a fait penser aux albums Change One et Change Two. Il y a dans ce morceau une intensité, celle ciselée plus exactement par Bolduc et Bergonzi, qui nous ont fait penser à celle du trompettiste Jack Walrath et du saxophoniste George Adams lors de l’enregistrement des disques de Mingus.

Tant qu’à être dans les références restons-y pour mieux souligner que le morceau titre, une ballade intitulée Les Esprits oubliés, nous a fait rappeler en deux cuillères de notes la sensibilité qu’Art Pepper avait exposée après son retour sur la scène, soit dans les années 1970. Le jeu de Bolduc est aussi poignant que celui que Pepper mis de l’avant dans Today, The Trip ou September Song.

Ce qui vaut pour ces deux pièces vaut pour toutes les autres. Toutes, on insiste, composées par mister Bolduc. Cet Esprit est un sacré bon album qui n’a rien des deux défauts qui singularisent bien des productions actuelles. Lesquels ? Le jazz de conservatoire. Et d’un. Et de deux : la flagornerie. De-que-cé ? Bolduc exige un peu de nous et c’est tant mieux car ainsi il ne fait pas le lit du nivellement par le bas. Bras veau et ave !

PS: Les Esprits oubliés est disponible sur iTunes, Spotify et d’autres plateformes

~ En Retrait par Serge Truffaut

Le Rémi Bolduc Jazz Ensemble nous a offert, un an après son dernier concert à la salle Bourgie, ses propres arrangements sur les compositions du célèbre pianiste montréalais : Oscar Peterson.

Loin d’une simple imitation, Rémi Bolduc et son saxophone, accompagné cette fois-ci de Fraser Hollins à la contrebasse, Dave Laing à la batterie et Taurey Butler, pianiste invité pour l’occasion, ont fait vivre pour la troisième fois la musique d’un grand homme que nous n’avons plus la chance de pouvoir entendre jouer.

Une transformation,, ou peut être plus exactement une libération : Rémi Bolduc n’a repris ce soir ni la partition d’un saxophoniste (Charlie Parker), ni celle d’un instrument accompagné par un saxophone (Dave Brubeck), mais bien celle d’un pianiste sans l’ombre d’un son de cuivre dans les interprétations initiales.

En effet, Oscar Peterson, bien qu’ayant amorcé son apprentissage musical par la trompette, a rapidement consacré sa vie et le travail de ses journées au piano. Ce pianiste et compositeur particulièrement apprécié pour sa gestion du rythme, ainsi que pour la vitesse et la justesse de son jeu, est aujourd’hui défini pour certains comme « le meilleur pianiste de Jazz au monde ». Il a dans tout les cas grandement contribué au renom du Jazz canadien, et cela bien au-delà du continent.

Rémi Bolduc et son ensemble furent, largement à la hauteur de la description du jeu du pianiste par les critiques.

Heureux de jouer dans cette magnifique salle, le public a eu la chance de découvrir, en plus de leur interprétation musicale, la sincérité des sourires sur les lèvres des musiciens, si joliment accompagnés par le plaisir et la concentration qui se sont mêlés dans chacun de leurs regards. Les quatre musiciens nous ont interprété, avec une grande complicité et pour la première fois en public, une dizaine de morceaux créés par Peterson. Ces derniers, principalement ressortis de l’album Canadian Suite, dont Place Saint Henri et Laurentide Waltz, ont apporté un clin d’œil discret au passé d’Oscar Peterson, ainsi qu’aux liens que peut avoir Bolduc avec ce grand jazzman, et à la fierté qu’a Montréal de l’avoir vu naître dans ses quartiers.

La présence du saxophone, qui reste un instrument traditionnel du Jazz, n’a rien enlevé aux compositions initiales du pianiste. Bien au contraire ! Les arrangements de Rémi Bolbuc se sont nécessairement libérés davantage de la partition initiale grâce à cette contrainte. Il a ainsi pu monter sur les épaules d’Oscar Peterson sans crainte d’imitation ou d’une plate interprétation, et a ainsi su s’approprier son univers en le transformant avec justesse par son jeu et son instrument.

Le quartet, sous la direction du saxophoniste, donnait également l’impression de se sentir de plus en plus libre au fur et à mesure que le concert avançait. Les musiciens semblaient se livrer de plus en plus entièrement à leur propre interprétation.

Les spectateurs, qui semblaient eux aussi rentrer de mieux en mieux dans la musique à mesure que le concert avançait, ont très bien accueilli le quartet. Il faut dire que ceux-ci paraissaient conquis avant même l’entrée sur scène des quatre musiciens. La salle et ses occupants leurs ont fait partager leurs émotions en installant une ambiance chaleureuse nourrie par des applaudissement répétés, notamment autour du jeu de Rémi Bolduc.

Le rappel traditionnel à permis à cet ensemble jazz de finir, comme il se doit, par une petite note de gaîté avec une des mélodies emblématiques du pianiste montréalais. Rémi Bolduc s’est ensuite proposé de discuter avec son public hors de la salle de concert, avec une simplicité et une humilité très appréciable.

En continuité à cet hommage rendu à Oscar Peterson, nous aimerions beaucoup voir le quartet jouer sur les lieux mêmes de son enfance, dans les rues de Saint-Henri. Un geste, envers ce quartier qui n’a pas eu la chance de suivre la même ascension que le grand pianiste qu’il a vu grandir, ainsi qu’en hommage au père de famille. En effet, il est beau de se rappeler que le père d’Oscar Peterson a eu un grand rôle dans la carrière de son fils, ainsi que dans celle de chacun de ses enfants. Ce père de famille, travailleur aux chemin de fer, a encouragé ses enfants à se concentrer passionnément et entièrement à la musique, pour qu’ils aient chacun une chance de sortir de la misère de leurs conditions sociales. La musique comme voie de sortie de la pauvreté dans laquelle ils étaient enfermés : une belle leçon qu’il serait beau de diffuser afin d’encourager les jeunes, ainsi que nous mêmes, dans la création comme échappatoire à la fatalité.

En attendant la possible réalisation de nos petites espérances, Rémi Bolduc a laissé entendre, de son côté, la possibilité d’un projet d’enregistrement de ses arrangements qui pourront vous donner à tous l’occasion de découvrir à votre tour, et sans passer par mes mots, l’interprétation du quartet! ~ The Art & Opera Review, by Raphaelle Occhietti, Octobre 18, 2015

Alto saxophonist Remi Bolduc, a professional musician since the age of fifteen, is rather well known in his native Canada, where he has worked with bandleader Vic Vogel, pianists Oliver Jones and Lorraine Desmarais, the late drummer Bernard Primeau and guitarist René Lussier. He has also played gigs with Americans such as bassist Marc Johnson, guitarist Ben Monder and pianist Andy Milne. Bolduc spent time in America studying with fellow alto player Steve Coleman and later with pianist Kenny Werner, the latter courtesy of a 2000 grant, which resulted in his 2003 recording for Justin Time (Tchat) with Werner as his pianist. In addition, Bolduc has taught jazz in several Canadian universities. His third CD for Effendi as a leader includes his regular quartet with pianist John Roney, bassist Fraser Hollins and drummer David Laing. Veteran tenor saxophonist and fellow jazz educator Jerry Bergonzi is a guest, providing an excellent foil.

Bolduc composed and arranged eight of the ten songs, all of which take unexpected routes, keeping the listener on edge. The leader’s tense “Mr. Coleman” (a salute to Bolduc’s former teacher) is a constantly shape-shifting post-bop vehicle while “Camille Gentilele” is a lush ballad with parts that sound as if derived from a classical theme. “In Love Like Someone” is an amazing reworking of the changes to the standard “Like Someone in Love,” with the two saxophonists negotiating its demanding lines without a slip. Bergonzi scored the two standards heard in this session. “I Remember You” starts in a conventional bop setting but progresses into an intricate, fiery duo workout by the two saxophonists. The miniature setting of “Just Friends” is even more complex, a delightful duet sans rhythm section. ~ All About Jazz, By Ken Dryden, June 10, 2008

Source material can, on the surface, come from the strangest of places. In addition to seemingly endless reworkings of the Great American Songbook, contemporary jazzers are now looking farther afield, with artists like the Bad Plus bringing an improvisational approach to material by groups like Blondie and Black Sabbath. Brad Mehldau has been mining the repertoire of Radiohead and Nick Drake, and Rachel Z has re-imagined songs by groups including Smashing Pumpkins and Soundgarden.

So when Rémi Bolduc, a French Canadian alto saxophonist who has been garnering some significant attention in Canada over the past few years, went in search of inspiration for a new project, he found himself remembering all the children’s television shows he not only watched as a child, but listened to as well—all with such memorable theme songs that they remain with him to this day. The result, Cote D’écoute, may strike a very specific chord with Quebecois listeners who are old enough to remember the shows themselves, but will ultimately appeal to anyone who remembers their own childhood shows. Bolduc and his trio, featuring cellist Sheila Hannigan and pianist John Roney, elevate the material—which almost qualifies as folk songs of his childhood—into the realm of standards. One may not specifically recognize all the material, but it all feels somehow familiar and comforting.

A departure from Bolduc’s normal work as a more outward-reaching free thinker, Cote D’écoute is his most eminently accessible recording to date. The lineup suggests a certain chamber music vibe, and some arrangements unquestionably fit that definition. “Terre Humaine, with its counterpoint between the alto/piano unison line and Harrington’s cello, as well as its more introspective nature, feels as inspired by classical composition as it does the jazz tradition. On the other hand, “Grujot et Délicat, with its sometimes implicit/sometimes explicit swing, clearly comes from a jazz space. Roney, heard in Ottawa to great effect as part of the Magic of Miles Davis performance in February of ’05, demonstrates the kind of stylistic breadth here—and on all pieces, for that matter—that one wonders when his name will emerge on the larger radar of the Canadian jazz scene.

While the program is approachable for the most part, there are moments where Bolduc’s more extreme qualities are in evidence. “Sol et Gobelet, with tongue firmly in cheek for the theme, breaks down into periods of absurd chaos and free exchange. Bolduc’s a capella rendition of “Le Temps d’une Paix highlights his ability to begin with a simple theme and extend it into a four-minute alto tour-de-force. Hannigan ranges from almost Baroque counterpoint to walking bass lines, showing that a classically-trained cellist can indeed swing.

Cote D’écoute is already a popular success in Quebec, but its charms should not be restricted to those who are familiar with Bolduc’s sources. Clever, compelling, at times humorous, at other times poignant, Cote D’écoute should strike a similar chord in the child in all of us. ~ All About Jazz, By John Kelman, April 29, 2005